CLEMENT KAMENA
The Joy of Art: A Creative Guide for Beginning Painters - Serge Clement and Marina Kamena
A unique odyssey through the world of pigments, line drawings, portraits and landscapes, this is part instruction manual and part art history survey. Makes frequent reference to the illustrious masters of art history as you are guided through the intricately detailed pages of this hand-painted, hand-lettered book.
Erotic Drawings - Serge Clement and Marina Kamena
Introduction
In 1834, Hokusai published his Hundred Views of Mount Fuji. Among them were such scenes as paper scattered by a gust of wind, kites in the sky above a line of roofs, a fishing boat plunged in the trough of a breaking wave.
Hokusai’s views are arranged in such a way that Mount Fuji is nearly always somewhere in the background. Its form is glimpsed from the window of a printworks, beneath the curling crest of a wave, betwixt two rooftops, or emerging from a bank of cloud. It is a permanent presence, round which Hokusai promenades the eye of the observer.
This playful homage to the sacred mountain of the Empire of the Rising Sun has fascinated both Japanese and Westerners ever since the nineteenth century, and its power to do so is undiminished to this day.
In our drawings, we have remembered Hokusai, though we have replaced Mount Fuji by another mountain – the icon of our own Western culture which is the Montagne Sainte Victoire.
En 1834 Hokusai publie les Cent Vues du Mont Fuji : On y voit des scènes telles qu’un coup de vent dispersant les feuilles d’un chargement de papier ou l’envol de cerfs-volants au-dessus d’un alignement de toits ou bien encore une barque de pêcheurs plongeant au creux d’une vague d’écume.
Ces scènes sont disposées de telle sorte que le mont Fuji y apparait presque toujours dans les arrière-plans, que ce soit dans la fenêtre d’une imprimerie, dans le creux d’une vague, entre deux toitures ou sortant des nuages, c’est un « Je suis toujours là » dans lequel Hokusai promène l’œil du spectateur. Cet hommage rendu à la sacrée montagne a fascine japonais et occidentaux du 19e siecle et continue aujourd’hui d’exercer son pouvoir.
Nos dessins s’en souviennent, ils ont remplacé le mont Fuji par une autre montagne, la Sainte Victoire.
Préface
Nous avons une fenêtre. Elle donne à notre guise sur des villages de mots, des chemins de couleurs, des vallées de feuilletons, des montagnes de calembours, des abimes de souvenirs.
Ici, Ingres peut taper sur le ventre de Giotto et Picasso montrer son cul à Savonarole.
Dans son chambranle, une mélancolie a fini rigolarde dans un lapsus et Narcisse a vu un ciel de lit dans le fond d’une rivière sans tain.
Elle ne reste jamais fermée très longtemps et lorsque ce jour- là nous l’avons entrebâillée, le destin guettait derrière l’espagnolette sous la forme d’une montagne : La Sainte Victoire, devenue mythe par la grâce de Cézanne.
Par lui, celle qui avait assisté à la victoire de Marius sur les teutons en 102 avant J.C. fut sortie de sa torpeur et connut la gloire, éclaboussant de sa lumière crayeuse tous les panthéons de l’art moderne.
Par lui, en quelques coups de brosse, elle put rivaliser avec l’Himalaya, le mont Fuji, le Vésuve, l’Olympe, le Kilimandjaro et le mont de Venus.
Cent vingt ans plus tard, nous sommes là à regarder les traces rouges que la bataille d’antan a laissées sur le bas de sa robe et les coteaux alentour. Dans cette paix éternelle désormais installée, les raisins, les amandes, les olives mûrissent sans répit. Assis dans le thym nous regardons Ste Victoire, il nous semble qu’elle rit jusqu’à Vauvenargues.
Au loin bourdonnent les rumeurs d’Aix, des bécasses pagnolesques sifflent à la manière de Darius Milhaud.
Avant de nous mettre à dessiner, nous avons dû frayer avec la patronne des lieux, la Sainte, celle qui fait dans le hiératique pictural, alors que sous sa jupe fricotent tous les agents doubles de la libido, les trafiquants de désirs scabreux et autres comploteurs de traversins.
Sans sa bienveillance perverse il n’y aurait pas eu de rencontres possibles. Seuls les indics détenteurs d’adresses de satyres endormis ou de faunes mélancoliques ont rendu possible la réalisation de ce reportage dans lequel nous avons résisté à tout sauf à la tentation.